Les aficionados nous servent toujours la même sauce glauque pour justifier le zoosadisme de la corrida.
TRADITION, COUTUME, RITE, CULTURE, SPECTABLE, SYMBOLISME.
L'ANTHROPOPHAGIE
COUTUME, TRADITION ET RITE
La pratique du cannibalisme a existé sur toute la planète depuis l'aube des temps et existe peut-être encore dans certaines ethnies isolées.
SIGNES ARCHEOLOGIQUES
Trouvé sur le site http://www.hominides.com/html/dossiers/cannibalisme-anthropophagie-prehistoire.html
Les faits archéologiques sans être très nombreux constituent néanmoins un ensemble non négligeable, ils peuvent se classer en indices forts et faibles.
Les indices forts et remarquables
Les premiers apparaissent dès le paléolithique moyen sous forme d’os humains brisés ou portant des traces de décarnisation et souvent calcinés, retrouvés dans des sols d’habitats parmi des ossements animaux traités de manière semblable. A Krapina (Croatie) dans les couches 3 et 4 les restes de treize néandertaliens ont été retrouvés en amas, brisés et partiellement calcinés, pour leur découvreur Gorjanovic ils sont le résultat d’une entreprise cannibale. André Leroi-Gourhan, après examen des pièces, confirmera ce point de vue, en déclarant que l’impression de broyage alimentaire sur ce site est « saisissante »
A Vindija, également en Croatie, un site daté du paléolithique moyen, a fourni des indices analogues. Plusieurs pièces isolées sont également signalées : à Isturitz un fragment de calotte crânienne porte des traces d’estafilade au couteau de silex, à Predmost (Moravie) un squelette porte des traces de découpage, à Tchoutaltovo (Ukraine) un fragment d’os frontal porte des incisions. A Tautavel (Pyrénées Orientales) un crâne brisé d’Homo Erectus a été retrouvé au milieu de déchets alimentaires (sol G - 450 000 ans). A La Baume de Moula-Guercy (Ardèche) des os humains, néandertaliens, (6 individus dont deux adultes et deux enfants de 15 à16 ans) brisés et présentant des traces de découpage figurent parmi des déchets alimentaires manifestes. A Klassies Mouth River (Afrique du Sud) des restes d’hommes modernes associés à une industrie du Middle Stone Age (entre -13 000 et -80 000 ans) ont été exhumés les os étaient brisés, brûlés et portaient des traces de décarnisation. A Maszycka (Silésie polonaise) les restes regroupés mais incomplets de seize individus ont été retrouvés. Ils présentaient des ébréchures, des traces de mâchonnements qui, selon les inventeurs, ne sauraient être imputées aux carnivores. Les victimes auraient été décapitées et désarticulées hors de la grotte, un lot d’ossements aurait été ramené et enterré après un repas rituel. A la Grande Doline d’Atapuerca (Espagne) – 800 000 ans des traces de dévoration humaine ont été également relevées signes de décapitation, stries de boucherie sur 50% des restes, fractures anthropiques).
LES CHASSEURS CUEILLEURS
Les données de l’ethnologie forment un contraste frappant. Dans l’espèce humaine le cannibalisme s’il n’est pas la règle est loin d’être exceptionnel. Il est en effet attesté chez les chasseurs-cueilleurs de la plupart des continents :
· Amérique du Nord : Algonquins, Hurons, Cree, Iroquois.
· Amérique du Sud : Guayaki, Tupimambas, Tupi-guarani et les Aztèques.
· Papouasie : Foré.
· Mélanésie : Falatekas.
· Afrique : Azandés.
· Sibérie : Youkanghirs, Toungouses, Samoyèdes, etc.
Et, fait encore plus surprenant, sauf dans des cas de famine tout à fait exceptionnels, il ne s’agit jamais de cannibalisme alimentaire mais d’actes rituels très élaborés. On distingue deux grandes formes, l’exocannibalisme où ce sont les ennemis tués au combat qui sont consommés, et l’endocannibalisme qui s’adresse aux membres du groupe décédés quelle que soit la cause de la mort. Par exemple les Tupimambas exocannibales considèrent que la vengeance n’est complète que si l’ennemi est dévoré mais en même temps il faut apaiser les morts du groupe et s’approprier les qualités de la victime. Les Guayaki, endocannibales, consomment au cours d’un repas rituel les membres décédés de leur groupe pour se protéger de l’influence néfaste de l’âme du mort qui est réputée rester errante si le rituel n’est pas accompli.
EGYPTE PREDYNASTIQUE
Trouvé sur le site http://www.thotweb.com/pro/midant-reynes.htm
Béatric Midant-Reynes est chercheur au CNRS (UMR 150, laboratoire d’anthropologie de Toulouse), présidente de l'association Archéo-Nil. Elle dirige les fouilles du site prédynastique d'Adaïma.
"Pour être préhistorien, il faut être égyptologue. La préhistoire de l’Egypte ne peut être comprise qu’à travers la dimension égyptienne. Il suffit, par exemple, d'observer les manipulations osseuses dans les cimetières d’Adaïma pour penser tout de suite aux hymnes cannibales des Textes des Pyramides."
Lire : MOEURS ET COUTUMES DES PAPOUS, 4ans chez les cannibales de Nouvelle-Guinée, 1914-1918 par le Capitaine H. DETZNER. Editions Payot, Paris, 1935.
Lire : NOA NOA. Récit autobiographique du voyage du peintre Paul Gauguin à Tahiti de 1891 à 1893. Il y décrit la tradition cannibale des Maoris.
Le cannibalisme a existé comme coutume tradition et rite sur de larges zones géographiques à travers le temps. Faut-il pour autant le promouvoir et le subventionner ?
LA CULTURE SPECTACLE DU CANNIBALISME
Elle existe bel et bien aujourd'hui dans le monde moderne audio-visuel. Elle contient même des scènes insoutenables.
Exemple : les films à thème anthropophage d'Umberto Lenzi : LA SECTE DES CANNIBALES, CANNIBAL HOLOCAUST et CANNIBAL FEROX.
Parce qu'elle existe, faut-il participer à sa promotion et l'encourager ?
LE SYMBOLISME DU CANNIBALISME
http://www.leblogtvnews.com/article-18661349.html
12 Octobre 1972, un avion uruguayen s'abat à 4000 m d'altitude dans la Cordillière des Andes. Sur 45 personnes, 16 survivent pendant 72 jours en mangeant la chair et les os de leurs amis et parents morts dans l'accident ou morts de froid.
Le symbolisme de leur cannibalisme n'a pas échappé aux survivants. Ils évoquent le dernier repas du Christ "Mangez, ceci est ma chair. Buvez, ceci est mon sang." Certains ont même avoué qu'ils ont pu transgresser leur tabou grâce à ces mots de Jésus a cours de la Cène. Lorsqu'ils évoquent leurs souvenirs, on pense à juste titre à l'accomplissement d'un rite, terme que les anthropologues emploient souvent.
CONCLUSION
Parce qu'elle existe encore bel et bien sous sa forme culturelle, spectaculairement audio-visuelle, parce qu'elle peut être acceptée plus facilement dans sa portée symbolique dans des situations extrêmes de survie, parce qu'elle a été coutume, rite, tradition, l'anthropophagie doit-elle être portée aux nues, réintroduite dans l'alimentation, subventionnée par des fonds publics? Toutes les villes avides de donner "du pain et des jeux" à une foule primaire doivent-elles en faire l'apologie, la mettre en pratique ? Et si les adeptes modernes du cannibalisme se targuaient de torturer et tuer sans faire souffrir des individus qu'ils ne considèrent pas comme leurs frères, peut-être pourrions-nous considérer qu'ils ne violent pas les lois européennes sur la protection animale ou qu'ils n'en sont que l'exception d'une tradition ? Alors, là, oui, il faudrait envisager de les subventionner !
Finalement, la seule question valable est : "Le cannibalisme va-t-il dans le sens d'une évolution positive de l'Humanité ?"
Si vous voyez un parallèle volontaire entre corrida et cannibalisme sur cette page, vous devez vous tromper !
Est-ce que ce Monde est sérieux ?