Il existe pourtant des substituts artificiels, ou végétaux, à la bile d’ours qui sont tout aussi efficaces et considérablement moins chers. Selon les conclusions d’une étude menée par Earthcare et l’Association chinoise de médecine et de philosophie, financée par l’International Fund for Animal Welfare, il existe pas moins de 54 remèdes connus à base de plantes capables de remplacer la bile d’ours dans ses différentes applications (rhubarbe, racine de pivoine, variété de gardénia, pervenche de Madagascar, etc.). Depuis 1954, les Japonais ont synthétisé chimiquement la bile pour dissoudre les calculs biliaires et dans le traitement d’une forme fatale de cirrhose. En tout, pas moins de 75 alternatives sont reconnues et utilisées par nombre de scientifiques.
Les procédés d’extraction de la bile sont plus ou moins archaïques. Quelle que soit la méthode, la mort est souvent l’unique issue.
Le prélèvement de la bile peut commencer dès l’âge d’un an ou dès que l’ourson a atteint le poids de 100 kg (réglementation chinoise). Habituellement, la traite de la bile s’effectue deux fois par jour, tous les jours, généralement avant le repas moment considéré comme le plus propice.
Deux techniques sont en usage. La première, la plus ancienne, consiste à introduire un cathéter permanent de 8 à 12 cm de long directement dans la vésicule biliaire. Plusieurs centimètres dépassent de l’abdomen pour permettre le pompage. Une variante consiste à installer une sonde et une pompe médicinale ultramoderne, technique qui provoque souffrances et mort lentes. Le vétérinaire, ou la personne, qui pratique l’opération sur l’animal drogué, partiellement endormi, perce l’abdomen à plusieurs reprises, sans stérilisation ni désinfection.
Les oursons survivants résistent peu de temps à la captivité : les conditions de détention sont en effet insupportables pour ces animaux privés du lien maternel et qui ont besoin d’espace pour pouvoir se développer. De plus, l'extraction de la bile entraîne de telles souffrances que les ours, qu’ils soient sauvages ou d’élevage, succombent souvent dès la quatrième ponction. L’animal part alors pour la boucherie car ses pattes sont aussi à la base d’une soupe hors de prix.