A Cannelle, partie le 10 Avril 2012 à 19 h 30.
Galga Cannelle avec deux ailes
Une petite âme s’est enfuie dans la nuit.
Elle a rejoint les scintillements de l’Ether
Où brillent ses frères et sœurs de galère.
Cette étoile s’appelait Canela,
Galga perdue sans collier,
Aux yeux de tristesse infinie,
avec son petit amour de Blaky.
Sans Antonio et ses bénévoles,
combien de temps auraient-ils erré tous deux
pour finir
Ecrasés par un chauffard en mal d’amusement,
Par un chasseur à l’instinct de mort avilissant,
Ou sous les caillasses d’enfants que l’on dit innocents ?
Ici, depuis un an, Canela était devenue Cannelle,
écrit avec deux n et deux ailes,
La jolie précieuse galga, exclusive et choyée,
Qui peu à peu a perdu son regard triste,
A appris que parfois la vie mérite
D’être traversée,
Qu’elle peut aussi emmener
A un galgo qui est moins qu’un chien
Un humain aimant et dévoué
Qui fera tout pour la sauver,
Qui pleurera de chagrin voyant qu’il ne peut y arriver.
Quand tu es arrivée ici, nous avons très vite su, jolie Cannelle,
Que tu étais atteinte d’une terrible maladie,
l’une de ces maladies silencieuses qui ne commencent à parler
que lorsqu’il est déjà trop tard pour les éloigner.
Ce soir, tu as tendu ta patte une dernière fois
Et tu as quitté ta robe de chair.
Jolie petite Cannelle,
Envole-toi à tires d’ailes,
Pense à nous qui t’avons tant aimée
Dans la si courte vie que nous avons partagée.
Gambade, heureuse, en digne fille du vent,
avec les gazelles et les lévriers ardents,
Brille comme un diamant renaissant
avec les chevaux étincelants jaillis
de la fontaine aux juments.
Tu n’avais rien à donner sinon ta patte que tu tendais si volontiers.
Dans cette patte, toi, sans faux-semblant, sans renommée,
tu offrais tout l’amour du monde à qui savait t’écouter.
Tu n’avais pas besoin d’une baguette magique,
Simplement tu tendais ta fine patte et le miracle s’accomplissait,
Ici, maintenant, dans le pur instant, partout où tu le pouvais,
Dans la rue, à la sortie d’un super marché, dans le jardin.
Alors tu oubliais la tristesse de ton destin,
ton regard devenait clair et serein.
Partout où tu voyais un humain, ta patte s'offrait.
Pour tous ceux qui étaient touchés,
L’amour pur les inondait.
Là était ta magie, ton secret.
Etait-il unique ? Toi seule le possédait-il ?
Ou est-ce le secret de ces milliers de galgos
suppliciés chaque année par la cruauté,
ces êtres que certains appellent des anges
tant leur cœur et leur âme sont pur amour,
pure louange ?
Jusqu’au dernier jour tu as voulu nous combler
avec cette patte si délicate que la vie t’avait donnée.
Par ce geste profond à la limite du sacré,
tu nous as rendu au centuple l’attention et l’affection
que tu recevais.
Je suis, avec les êtres qui t’ont entourée,
aidée par la pensée, aimée,
triste infiniment de n'avoir pu te sauver,
fière et heureuse d’avoir été à tes côtés.
S’il est vrai que dans l’Infini pour une âme
de nombreuses demeures existent,
fais qu’un jour, toi chiot, moi enfant,
nous nous retrouvions, pas pour un an
mais pour une vie entière, patte dans la main,
parcourant ensemble un long chemin,
le temps que tu m’apprennes
comment tant d’amour peut couler
dans l’âme que tu viens d’effleurer.
Nous avons ensemble rêvé
qu’un jour les humains s’humanisent assez
pour cesser de torturer.
De là haut, petite étoile Cannelle à deux ailes,
scintillant au milieu des légions d’animaux martyrisés,
où reposent tant de galgos suppliciés
par l’indifférence complice des politiques,
fais que notre rêve soit exaucé.
Ce jour arrivé, j’espère être à tes côtés
pour qu’avec ton petit air coquin
Tu viennes déposer ta patte doucement sur ma main
En me disant : « tu vois, notre rêve est réalisé,
l’humain s’est humanisé. »
Hasta Luego, jolie petite Cannelle avec deux ailes !
Merci pour tout cet amour ce que tu nous as apporté.
Merci à celles et ceux qui t'ont accompagnée.
Joëlle, ton humaine dévouée
http://galgos-ethique-europe.over-blog.org/article-cannelle-103272141.html