Perso, cela ne fait que me conforter dans les allées et venues des scientifiques... une théorie en chasse une autre... les scientifiques savent très bien torturer dans les labos de la honte et abhorer ce qu'ils ont adulé... Ainsi, lentement, progresse ou involue l'Humanité !
Des scientifiques taurins ont même affirmé que les taureaux torturés ne souffrent pas, ils y prendraient même leur pied !
Rien que le titre est une insulte à l'Humanité !
Notre sens de l'Ethique et du respect doit encore faire des progrés !
Reçu de Deanna Martin, Appa Equidés.
De : Natura Ng Date : 13/07/2009 16:21:10
Sujet : [Info] L'Entrevue - Sans viande, pas d'humanité
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L'Entrevue - Sans viande, pas d'humanité
Fabien Deglise
Édition du lundi 13 juillet 2009
La préhistorienne Marylène Patou-Mathis est spécialiste du Néanderthal.
Coup dur pour les ayatollahs du tout végétal. En courant après des
régimes alimentaires de plus en plus végétariens ou encore en
sacralisant à outrance les animaux, au point de leur accorder plus de
considération qu'à ses voisins d'en face, l'être humain serait
sérieusement en train de faire fausse route. Une route «dangereuse»
d'ailleurs, qui l'amènerait à rompre avec la dimension fondamentale de
sa personne: son humanité, estime la préhistorienne française Marylène
Patou-Mathis dans une étonnante brique qui retrace l'apport
incontestable de la viande à... la grande aventure humaine.
Avec Mangeurs de viande. De la préhistoire à nos jours (Perrin), la
spécialiste du Néanderthal, qui promène sa passion pour le Paléolithique
moyen entre son bureau du Centre national de la recherche scientifique
(CNRS) et celui du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, n'y va
pas par quatre chemins. «La consommation de viande a été le catalyseur
de la séparation entre les grands singes, principalement végétariens
frugivores, et les Australopithèques, les premiers hominidés,
lance-t-elle à l'autre bout du fil. C'est donc par la viande que nous
devenons des humains, puis des hommes sociétaux. Et il ne faut pas
chercher à l'oublier.»
Dans la dernière décennie, les avancées technologiques, mises au service
de la recherche préhistorique, ont d'ailleurs contribué à éviter
l'amnésie. «Nous savions que les premiers hominidés consommaient des
produits carnés, d'abord par l'entremise des insectes, puis par les
petits animaux», poursuit Mme Patou-Mathis. Or pour la première fois,
grâce aux analyses biogéochimiques d'os fossiles de Néanderthaliens et
d'Hommes modernes, les spécialistes de la préhistoire, en sondant
désormais l'ADN de certains isotopes inscrits dans ces restes humains,
sont en mesure de quantifier cet apport. «Et les courbes de consommation
de viande que nous obtenons sont énormes. On s'est rendu compte qu'elles
étaient même identiques à celles du loup.»
Beau temps, mauvais temps, en période glaciaire -- où les végétaux se
font plus rares -- et dans des moments plus tempérés, depuis près de
trois millions d'années, l'homme -- et la femme par la même occasion --
mangent donc de la viande. Ce type de nourriture trouve d'ailleurs sa
place dans un régime varié propre aux omnivores, régime qui avec le
temps, forcément, s'est inscrit durablement dans le code génétique de
l'Homo habilis, de l'Homo erectus et de leurs trillions de descendants.
Et pour cause. «La consommation de viande, avec son apport élevé de
protéines, fournissant l'énergie indispensable au bon développement et
au bon fonctionnement du cerveau, a favorisé l'innovation technologique
et modifié les comportements», résume la préhistorienne, qui étudie le
rapport entre hommes et animaux en ces temps que les moins de 250 000
ans ne peuvent pas... «La viande devient aussi une force de cohésion
grâce à laquelle se soudent les communautés et se construisent les
alliances.»
C'est un trait de caractère. Alors que l'herbivore conjugue son
existence au temps de l'individualisme, le carnivore, lui, en quête
quotidienne de chair à se mettre sous la dent, devient très vite social.
Autour de la chasse, forcément, et des activités connexes. «C'est un
moteur important à la construction de l'homme sociétal, dit-elle. La
viande fait apparaître des structures: la coopération [pour trouver et
abattre l'animal], le partage, la division du travail... En somme, elle
outrepasse, plus que tout autre aliment, la fonction nutritionnelle.»
Retrouver l'animal en nous
Manifestation de l'inconscient collectif qui a façonné l'esprit humain
dans l'espace et le temps, la consommation de viande et son préalable,
la chasse, s'accompagnent donc d'un corollaire simple: sans elle, pas
d'humanité. Et notre ère moderne semble un peu mal à l'aise avec cette
réalité, déplore Mme Patou-Mathis.
«La course au progrès nous amène à rejeter de plus en plus notre nature
animale et à rompre avec notre part de virilité, dit-elle. Nous voulons
tellement nous affirmer comme des êtres de culture dont le bien-être,
détaché de nos racines, ne peut être que technologique et matériel, que
tout ça finit par aller contre nature.»
Traduction, selon elle, d'une «crise existentielle», d'un «mal-être»
dans une époque en «phase de transition», ce refus de l'animalité -- et
des morceaux de muscle grillés, braisés, bouillis, marinés qui viennent
avec -- trouve son expression dans les appels au végétarisme portés par
des groupes plus ou moins radicaux. Le courant animaliste, en ascension
depuis quelques années autour des phoques, des oies gavées, des poulets
industriels et autres bêtes d'élevages dont la souffrance est
régulièrement dénoncée, vient également apporter de l'eau au moulin du
malaise collectif.
«Nous sommes devant un grand paradoxe, lance la préhistorienne. Ces
gens-là, en cherchant au nom d'un certain respect, à sacraliser la
nature, finissent par nuire à cette même nature qu'ils ne reconnaissent
plus comme telle. En fait, ils veulent faire de la nature un monde
culturel. C'est dangereux. Ça va finir par nous rendre complètement
schizophrènes et nous conduire à poser des gestes pathologiques.»
Alors que l'humanité, confrontée à des «moments difficiles» -- les
dérèglements climatiques, la chute de la biodiversité, par exemple -- se
cherche, c'est pourtant davantage d'équilibre dont l'humain semble
aujourd'hui avoir besoin pour affronter la situation, plaide la
scientifique. «Il faut raison garder, dit-elle, et il faut aussi renouer
avec notre dimension naturelle, ancestrale, en mangeant de la viande.»
De la viande, certes, mais dans des proportions adaptées à nos modes de
vie urbains, souligne-t-elle, et que nos ancêtres néanderthaliens
auraient certainement trouvées faméliques. «Pour qu'il y ait une
cohérence, cette viande doit aussi trouver sa place dans la variété d'un
régime omnivore, avec des fruits et des légumes. C'est une question
d'équilibre. La démesure, dans un sens comme dans l'autre, n'est jamais
bonne.»
Autre prescription pour aider l'homme moderne à se trouver, puisqu'«il
ne sait plus où il habite», dit la préhistorienne: «Il faut désacraliser
les animaux, accepter une bonne fois pour toutes leur différence et
surtout le fait qu'ils ne sont pas humains», dit Mme Patou-Mathis.
«L'animal est un animal. Le reste est anthropomorphisme. Quand on
cherche à leur donner plus de droits qu'aux hommes, on se perd»... et on
confirme au passage ce que la préhistorienne vient de disséquer sur plus
de 400 pages: pas de doute, depuis la nuit des temps, les «frères
inférieurs», dixit l'historien Jules Michelet, les «frères d'en bas»,
pour Georges Clemenceau, ou les «enfants muets de la terre», comme
disent les Orientaux, nous amènent sans relâche à mettre en question
notre humanité.