J'ai déjà dit ce que je pensais, je ne m'étendrai pas, à part répéter que l'Etat a refusé de gérer sérieusement une situation d'ensemble depuis de longues années, qu'on laisse le zoosadisme fleurir comme une fleur empoisonnée en n'établissant pas le lien, pourtant évident entre toute la violence que l'on permet, inclus le zoosadisme légalisé de la corrida, et celle qu'on laisse s'installer en ne réglant pas les contrôles de naissance, les éleveurs étrangers, les camps d'entraînement, les combats de chiens dans les cités.
Ayons aussi le courage de poser la question : pourquoi ces chiens existent-ils depuis longtemps (le rotweiller vivait au Moyen-Age) toujours existé - à part les races très nouvelles - et pourquoi l'homme en a-t-il toujours fait des alliés sans jamais penser à les exterminer comme nous allons le faire en quelques années ici, dans notre pays ? Pourquoi en deux décennies, la violence a-t-elle flambé chez les humains et les animaux ? Y a-t-il dans la nourriture des uns et des autres des substances chimiques qui génèrent la violence comme certaines entrainent des crises de nerfs, des délirium tremens, des dépressions ? L'homme choisit sa nourriture physique et psychique, le chien la subit. Pourquoi alors punir un chien qui n'est, après tout, qu'un meuble dans notre bonne société française qui se dit bien éclairée ? Plutôt que de contrôler ou soigner l'humain on euthanasie le meuble ! Bien, de mieux en mieux même ! Quoi qu'il en soit, les labos doivent se frotter les mains. J'aimerais bien savoir qui s'enrichit chaque année de toutes ces euthanasies dont le nombre ne fait qu'augmenter ? Le pire est : on va exterminer ici alors qu'ailleurs la demande ne fera qu'augmenter et un jour ou l'autre ces races qui ont autant le droit d'exister que l'homme réapparaitront. Dans quelques années on aura honte d'avoir tué pour rien. Où toutes ces extrêmités vont-elles nous entraîner ? On ne génère pas une telle violence sans la prendre un jour en pleine figure, même si on ne veut pas le réaliser.
Document transmis par Christine Delfosse, présidente de l'association Kenzo le 22 Octobre 2007.
http://www.e-monsite.com/lavoixdekenzo1
DE LA PREVENTION SUR FOND DE REPRESSION MASSIVE
Vendredi 19 Octobre 2007
Article extrait de "La Semaine Vétérinaire"
"Prévention des morsures ou répression contre les délinquants, il est difficile de s’y retrouver dans le nouveau projet de loi sur les chiens dangereux. Le rôle du vétérinaire serait renforcé dans la politique de lutte contre les morsures, en contrepartie de l’instauration d’un nouveau corps d’ayants droit de la pharmacie, les dispensaires de soins dits “gratuits”.
Comme à l’accoutumée dans ce dossier et depuis plus de dix ans, c’est sur fond de crise essentiellement médiatique que le gouvernement se prépare à légiférer une énième fois sur le problème des morsures en France, ou plutôt sur la présence de types raciaux, c’est-à-dire finalement sur les chiens de première et deuxième catégories.
En 1998, le législateur avait habillé ses mesures coercitives par deux volets sur la moralisation du marché et la socialisation du chiot. Des approches laissées à l’abandon depuis dix ans. Aucun texte d’application n’a été publié depuis le 6 janvier 1999, hormis l’arrêté du 27 avril de la même année qui définit les critères morphologiques de la dangerosité d’un animal.
C’est dans ce contexte que le Premier ministre François Fillon, et la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie, ont fait adopter en conseil des ministres, le 11 octobre dernier, le projet de loi « renforçant les mesures de prévention et de protection des personnes contre les chiens dangereux ». Toute la problématique est dans le titre de ce texte. En effet, plusieurs mesures de prévention et de protection, qui ont recueilli un avis favorable de l’ensemble des organisations professionnelles de tout le secteur de l’animal de compagnie, viennent pondérer des mesures de répression sans précédent sur les types raciaux canins déjà mis à l’index depuis dix ans.
L’abattage de cent mille chiens pourrait avoir lieu d’ici à six mois
« La détention des chiens de la première catégorie mentionnée à l’article L.211-12 nés postérieurement au 7 janvier 2000 est interdite. » L’article 5 du projet de loi est sans ambiguïté, il rejoint plusieurs propositions de loi qui émanent uniquement des députés (à ce jour, les sénateurs optent davantage pour un travail de fond et de longue haleine sur la prévention des morsures).
Il s’agit de faire abattre, par les vétérinaires, tous les chiens de première catégorie et de moins de huit ans qui existent sur le territoire français. Les propriétaires de ces chiens, selon l’article 14, auront trois mois après la publication de la loi pour remettre leur animal à une fourrière dans le but de le faire euthanasier.
Le gouvernement, sous la pression des associations de protection animale, a intégré au texte un article 12 qui modifie l’article L5144-3 du Code de la santé publique : « Des dérogations peuvent également être accordées dans les mêmes conditions qu’à l’alinéa précédent pour l’acquisition, la détention, et l’utilisation des médicaments vétérinaires nécessaires à la réalisation des actes vétérinaires dispensés gratuitement dans l’enceinte des établissements visés au VI de l’article L214-6 du Code rural, c’est-à-dire les dispensaires de ces associations. Pour les organisations professionnelles vétérinaires (Ordre et Syndicat), cette OPA des dispensaires est considérée comme une attaque directe. En effet, rien ne justifie aujourd’hui une telle demande, la réglementation actuelle permet à tout vétérinaire salarié d’un dispensaire de se fournir auprès d’un ayant droit pour se procurer les médicaments nécessaires à la réalisation des soins pratiqués gratuitement au sein de sa structure. C’est la pratique du milieu hospitalier, il est donc étonnant de constater, une fois de plus, que le médicament vétérinaire est géré avec autant de légèreté."