Pour rappel, Antidote Europe est leader dans la recherche en toxinogénomique dont les avancées offrent une alternative aux expérimentations animales. Chacun en déduira ses propres conclusions ! Pour moi, je reste convaincue que lorsque nos sociétés dites évoluées traiteront avec respect et compassion les animaux, les Humains seront sauvés !
To: info@antidote-europe.org
> Subject: Bisphenol A : mais que font les experts ?
> Date: Mon, 6 Jul 2009 14:32:38 +0200
> From: info@antidote-europe.org
>
http://www.antidote-europe.org/cp06jul09_fr.htm >
> Communiqué de presse
>
> Bisphénol A : mais que font les experts ?
>
> Perpignan (France), le 6 juillet 2009 - Le comité scientifique Antidote
> Europe félicite Mme Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie,
> qui a saisi l'AFSSA d'un réexamen du dossier du bisphénol A (BPA), et
> M. Gérard Bapt, député de Haute-Garonne et maire de St-Jean (près de
> Toulouse) pour sa lettre ouverte à Mme Roselyne Bachelot toujours au
> sujet du BPA et pour les mesures qu'il a proposées dans sa commune.
>
> Outre les données scientifiques obtenues par Antidote Europe sur le BPA,
> le concept QSAR suggère que cette substance pourrait être une "bombe à
> retardement" et l'un des scandales sanitaires à venir. D'après le
> QSAR, des substances chimiques de structures proches ont des activités
> biologiques comparables. Or, le BPA a une structure chimique proche de
> celle du diéthyl stilbestrol (DES) dont les effets sont malheureusement
> bien documentés : malformations génitales, cancers, baisse de fertilité,
> grossesses à risque, etc. pour les filles et petites-filles de femmes
> ayant pris ce médicament pendant leur grossesse. Contrairement au DES
> qui n'a été prescrit qu'à des femmes enceintes (environ 200.000 en
> France), le BPA est présent dans le sang d'une majorité de la
> population et il est donc susceptible d'affecter tous les foetus et
> nourrissons.
>
> Ces données ont été transmises à Mme Chantal Jouanno (voir lettre en
> annexe ci-dessous) et à M. Gérard Bapt. Contactées aussi à plusieurs
> reprises, l'AFSSA et l'EFSA n'ont pas annoncé qu'elles prendraient
> en compte ces éléments. Ces agences continuent à fonder leurs décisions
> sur des données obtenues sur des animaux alors qu'il est démontré par
> une argumentation strictement logique et rationnelle qu'aucune espèce
> animale n'est un modèle biologique fiable pour une autre.
>
> Les experts devraient donc prendre en considération des données humaines
> seulement (matériel biologique, épidémiologie, QSAR) et non les données
> animales qui, selon l'espèce utilisée, peuvent fournir des résultats
> contradictoires et, ainsi, masquer des effets toxiques pour l'homme.
>
> Antidote Europe est une association à but non lucratif créée par des
> chercheurs issus du Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
> oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine.
>
> Contact médias : Claude Reiss (33 (0)4 76 36 35 87 ou 33 (0)4 68 80 53 32)
> http://www.antidote-europe.org
> Retrouvez ce communiqué sur :
>
http://www.antidote-europe.org/cp06jul09_fr.htm > Retrouvez notre communiqué précédent au sujet du BPA sur :
>
http://www.antidote-europe.org/cp25aou08_fr.htm >
>
> Annexe ci-dessous : lettre d'Antidote Europe à Mme Chantal Jouanno du 2
> juillet 2009
>
> Madame la Secrétaire d'Etat,
>
> Vous avez saisi l'Afssa d'un réexamen du dossier du bisphénol A (BPA). Nous vous prions d'informer les experts de cette agence des données suivantes.
>
> Formé de deux noyaux phénoliques liés par un atome de carbone, le BPA est une des substances chimiques de synthèse les plus produites (3 milliards de kg/an). Le BPA est utilisé d'une part pour la production de plastiques comme le polycarbonate (biberons, revêtements internes de boîtes de conserves ou de boissons, bouteilles), d'autre part comme
> adjuvant dans la fabrication d'autres matières plastiques, comme le polychlorure de vinyle.
>
> Le BPA s'extrait spontanément de ces matières plastiques, au contact avec
> l'eau (jusqu'à 50 fois plus dans l'eau chaude), les détergents, les
> substances acides, les corps gras et les aliments en contact. Bien que
> le BPA soit assez rapidement éliminé du corps par les urines,
> pratiquement toutes les personnes vivant dans les pays industrialisés en
> ingèrent quotidiennement à leur insu et présentent de ce fait un taux
> d'imprégnation permanent élevé, les femmes plus que les hommes, les
> enfants (jusqu'à 12 fois) plus que les adultes. Visiblement, le BPA
> n’induit pas chez l’homme une toxicité aiguë, mais sa structure
> biphénolique intrigue et pourrait avoir des effets sur la santé humaine
> au moyen et long terme.
>
>
Il y a des milliers de publications qui décrivent les effets du BPA sur
> des « modèles » animaux, mais on doit refuser de les prendre en
> considération pour évaluer sa toxicité chez l’homme, car il est prouvé
> qu'aucune espèce n'est un modèle biologique fiable pour une autre. Il
> reste alors trois approches toxicologiques éthiquement acceptables : les
> études sur du matériel biologique d'origine humaine, les études
> épidémiologiques, les études indirectes basées sur l'analogie
> structurelle avec des molécules dont l'activité biologique chez l'homme
> est connue.
>
> Un premier test, rapide, peu onéreux et valable pour l'homme, peut être
> fait sur des cellules humaines en culture par toxicogénomique. Plusieurs
> études sont disponibles, dont celles effectuées par Antidote Europe
> (conditions expérimentales et résultats déposés dans ArrayExpress,
> réf.
> E-TOXM-31 et A-MEXP-798), qui montrent que le BPA et ses métabolites
> empêchent les cellules humaines de s'opposer au stress oxydatif, à la
> cancérisation, à la prolifération, à la stimulation hormonale, à
> exercer
> le contrôle de qualité du repliement des protéines. En particulier, il
> favorise considérablement le développement de maladies
> conformationnelles (Parkinson, Alzheimer, diabète de type 2) et il
> divise par 4 la sensibilité de ces cellules aux androgènes, ce qui a des
> implications importantes sur le développement sexuel et la fertilité
> masculine. D'autres travaux de toxicogénomique sur cellules humaines
> montrent d'une part que l'activité estrogénique du BPA est comparable,
> voire supérieure, à celle de l'hormone endogène 17beta-estradiol,
> d'autre part que les même gènes sont dérégulés par ces diverses
> substances. Ainsi, même présentes individuellement à des doses très
> faibles ne donnant pas lieu à des effets détectables, leur présence
> simultanée dans l'organisme peut déclencher des pathologies hormonales
> majeures (cancers du sein ou de la prostate) et des malformations
> génitales (1). Ces observations sont corroborées par des études
> épidémiologiques (2-10).
>
> On sait qu'en général des substances chimiques de structures proches ont
> des activités biologiques comparables (concept QSAR). Le diéthyl
> stilbestrol (DES) a également deux noyaux phénoliques, liés par deux
> atomes de carbone au lieu d'un seul pour le BPA. Or les effets
> biologiques du DES chez l'humain sont bien documentés. Le DES fut en
> effet prescrit en France pendant 30 ans à 200 000 femmes enceintes ayant
> des grossesses à problèmes (que le DES ne réglait d’ailleurs pas). On
> ne
> s'apercevra qu'au bout de 30 ans que ce traitement est tératogène et a
> en réalité de très graves conséquences chez les filles, et même les
> petites-filles de ces femmes (cancers et malformations génitales). De
> structures voisines, BPA et DES ont très probablement des activités
> biologiques voisines aussi. Celles du DES étant malheureusement bien
> documentées,
il est fort probable que le BPA se révèle être dans
> quelques années une autre « bombe à retardement » analogue au DES,
> qu'il
> sera alors impossible à neutraliser. Cette fois, cette bombe ne
> concernerait pas que les femmes enceintes et leurs filles, mais toute la
> population (prioritairement les enfants) puisque nous sommes tous
> imprégnés de BPA. Elle menacerait gravement jusqu'à la survie de
> l'espèce, à la fois pour son impact négatif sur la fertilité et les
> pathologies provoquées (cancer, maladies neuronales, diabète, maladies
> cardio-vasculaires, hépatiques). >
> Les experts (AFSSA) affirment que le BPA ne nous poserait qu’un risque «
> faible » et « non significatif », alors que nous en avons dans notre
> organisme un niveau élevé permanent. Ils affirment (EFSA) aussi que les
> foetus n'ont rien à craindre de cette substance puisque « la femme
> enceinte le métabolise et l'élimine rapidement ». Savent-ils que la
> vitesse de métabolisation/élimination d'une substance n'a rien à voir
> avec ses effets, un principe élémentaire de la pharmacocinétique ?
>
> La France s'honorerait en prenant, pour restreindre l'exposition de la
> population au BPA, une initiative semblable à celle prise par le Canada
> en 2008.
>
> Je vous remercie pour l'attention que vous aurez bien voulu accorder à
> ces informations et vous prie d'agréer, Madame la Secrétaire d'Etat,
> mes bien respectueuses salutations.
>
> Claude Reiss
> Président d'Antidote Europe
> Ancien directeur de recherche au Centre national de la recherche
> scientifique (CNRS)
>
> Références :
> (1) « Convergent transcription profiles induced by endogenous estrogen
> and distinct xenoestrogens in breast cancer cells », Buterin T., Koch C.
> &H Naegeli, Carcinogenesis 2006, 27 : 1567-78.
> (2). “Association of urinary Bisphenol A concentration with medical
> disorders and laboratory abnormalities in adults”. Lang IA, Galloway TS,
> Scarlett A et Als JAMA, 2008;300:1303-1310.
> (3) “Urinary concentrations of bisphenol A and 4-nonylphenol in a human
> reference population.” Calafat AM, Kuklenyik Z, Reidy JA, et al. Environ
> Health Perspect 2005 ; 113 : 391-5.
> (4) “Positive relationship between androgen and the endocrine disruptor,
> bisphenol A, in normal women and women with ovarian
> dysfunction”.Takeuchi T, Tsutsumi O, Ikezuki Y, Takai Y, Taketani Y,
> Endocr J, 2004;51:165-169.
> (5) “Bisphenol-A disruption of the endocrine pancreas and blood glucose
> homeostasis” Ropero AB, Alonso-Magdalena P, Garcia-Garcia E, Ripoll C,
> Fuentes E, Nadal A, Int J Androl, 2008;31(2):194-200.
> (6) “Thyroid hormone action is disrupted by bisphenol A as an
> antagonist”, Moriyama K, Tagami T, Akamizu T et als. J Clin Endocrinol
> Metab, 2002;87:5185-5190.
> (7) “Bisphenol A is released from polycarbonate drinking bottles and
> mimics the neurotoxic actions of estrogen in developing cerebellar
> neurons”. Le HH, Carlson EM, Chua JP, Belcher SM. Toxicol Lett. 2008 Jan
> 30;176(2):149-56.
> (8) « Parental bisphenol A accumulation in the human
> maternal-fetal-placental unit », Schönfelder G., Wittfoh W., Hopp H.,
> Talsness CE., Paul M. &Chahoud I. Env. Health Perspect 2002; 110: A703-7.
> (9)”Migration of bisphenol A from polycarbonate baby and water
> bottlesinto water under sever conditions” Coa X.L. & Corriveau J. J.
> Agric Food Chem 2008; 56: 6378-81.
> (10) “Exposure to Bisphenol A and Other Phenols in Neonatal Intensive
> Care Unit Premature Infants” Calafat AM & al. 2009 Env. Health Perspect.
> 117: 639-44.