Ceci pose une question bien légitime : quand on voit le nombre croissant d'animaux torturés dans notre pays comme partout en Europe et dans le Monde, quand on voit que des spectacles où l'animal est traité de manière atroce comme dans la corrida sont justifiés par un simple concept dans l'organisation des pays européens : celui de "souveraineté nationale"... la torture avant l'éthique... où va l'Europe ? Il aurait été utile, avant de penser Ecologie, de penser Vie.
En cela, ces réflexions offertes par le président de C.V.N., grand humaniste, ami de Théodore Monod sont à méditer...
Merci à Monsieur le Juge Charollois d'avoir signé la charte UNANIMUS. C'est un grand honneur pour Marie-Hélène et moi.
Date : 8 novembre 2009 09:17
tel 06 76 99 84 65
Lespèce humaine qui croît et se multiplie sans frein et en toute bonne conscience, savère infernale pour lanimal et toxique pour la Nature, dénommée aussi biodiversité.
Par commodité, par habitudes ancestrales, par cupidité et paresse intellectuelle et morale, par sadisme, lhomme contemporain ne parvient guère à sémanciper de la conception absurde de lanimal machine, lanimal chose, lanimal marchandise, lanimal défouloir des pulsions de mort.
Le Droit, sous-produit de la morale et de létat des connaissances dune société, reconnaît timidement le caractère sensible de lanimal soit dans des lois, comme en France le 10 juillet 1976, soit dans des constitutions et des traités internationaux.
Néanmoins, le droit positif français perdure à considérer lanimal comme un bien meuble, un objet fut-il mobile par lui-même.
Le principe étant posé du caractère sensible des animaux, les législateurs sempressent dassortir les normes juridiques dinnombrables dérogations aboutissant à nier le principe.
Ainsi, en France, si les actes de cruauté sont prohibés sous peine de sanctions correctionnelles, les « courses de taureaux et combats de coqs » sont admis dans les localités pâtissant dune tradition non encore interrompue.
Lanimal de compagnie ou tenu captif est sauvegardé en tant quêtre sensible, mais lanimal sauvage subit les tirs, les piégeages, les enfumages de terriers, comme si un renard souffrait moins quun chien.
Le moindre groupuscule de pressions de larriération morale obtient dun législateur docile et méprisant pour le peuple, des dérogations nagationnistes du caractère sensible de lanimal.
Le principe nest affirmé que pour rendre lhommage du vice à la vertu.
En apparence, la condition animale saméliore.
Nombre de contemporains, frustrés de nature et de vie sauvage, partagent leurs logements avec chiens ou chats, tissant avec ces compagnons des liens affectifs de grande qualité.
Notre époque ne supporterait plus les mauvais traitements quinfligeaient naguère les cochers aux chevaux dans les rues des villes, mauvais traitements qui heurtant la sensibilité publique amenèrent les premières lois de protection des animaux (loi GRAMONT 1850).
Mais, inversement, lélevage industriel, cupide et âpre à linstar de la société marchande, réduit lanimal à une réification absolue.
Des groupes de pressions interdisent toute évolution des législations concrètes, soit au nom des traditions, soit au nom du profit.
Ce monde demeure un enfer pour les animaux, révélateurs par leurs martyrs de deux grandes tares de lanimal humain : la cupidité et le sadisme.
La cupidité explique lélevage concentrationaire où volailles, porcs et bovins subissent des conditions de vie immondes. Cest ici la course au profit, à la production maximisée qui se révèle dans toute son horreur.
Le sadisme explique les loisirs et jeux dans lesquels les animaux servent de victimes expiatoires, tels la chasse et la tauromachie.
Nul ne peut ignorer cependant lunité profonde du vivant.
Les similitudes anatomo-physiologiques observables dès les siècles passés se trouvent confortées par les analyses génétiques contemporaines .
Penser que lhumain est dessence différente des autres formes de vies relèvent de lobscurantisme, de la déraison, du mythe, dun ridicule orgueil.
Lhumain nest que lanimal doté des meilleures capacités cognitives, au même titre que dautres espèces sillustrent par leurs performances à la course, au vol, à la nage, au sens de lorientation.
Existent, pour tout paramètre de performance physique ou psychique, des différences de degrés pas de nature.
Fonder la supériorité ontologique de lhumain sur les autres espèces sur ses capacités reviendrait à générer des discriminations entre les humains eux-mêmes en fonction desdites capacités fort disparates.
Dès lors que lenfant en bas-âge, le vieillard sénile, le débile profond ne possèdent pas ces capacités qui font le propre de lhomme, faut-il leur dénier tout droit, toute dignité ?
Faute dun critère tenant aux aptitudes, il pourrait être répliqué quun humain demeure un humain quel que soit son état mental.
La dignité tiendrait alors à lappartenance à une espèce.
Dans ce cas, pourquoi ne pas fonder des discriminations sur la race, le sexe ou tout autre facteur de classification ?
En éthique, le spécisme na pas davantage de fondement que le racisme.
Il nest quun préjugé sans assise.
Tout animal perçoit la souffrance comme le bien-être au moyen dun système nerveux présentant dans ses localisations et ses modes de fonctionnements neuronaux de grandes similitudes.
Comment, dès lors, accepter que ces êtres sensibles, tellement semblables, soient réduits au rang des marchandises, simples produits de lindustrie de la viande ou soient soumis à la torture pour faire jouir des foules malsaines au nom de pseudo-traditions qui, si elles en étaient, justifieraient par ce seul fait dêtre abolies, puisque la civilisation nexiste quepar le jeu de labandon des traditions.
Lhomme utilise lanimal pour accroître ses connaissances via les expérimentations multipliées à linfini et génératrices de souffrances atroces, le réduit à de simples produits dans les élevages concentrationnaires et le confond avec un jouet à la chasse, mort-loisir ou à la corrida, mort-spectacle.
Le chasseur et le tortionnaire de taureaux néprouveraient pas la même jouissance sans leffroi, la peur, la douleur quils occasionnent, sans le sang qui ruisselle.
Poursuivre un leurre à la chasse à courre, affronter une machine dacier ne leur occasionneraient aucun plaisir puisque le plaisir réside dans la souffrance et la mort provoquées à une victime vivante, sensible, acculée.
Il ny a rien là que des évidences que nul ne peut réfuter.
Les lobbies et les tastes mort préfèrent dès lors fuir le débat, discréditer ceux qui osent parler haut, fort et clair.
Les défenseurs des animaux sont dépeints par les médias abreuvés de propagande contre nature, en marginaux, associaux, souvent terroristes.
« Ils en font trop pour les bêtes et pas assez pour les hommes malheureux eux aussi ». « Telle espèce prolifère et menace le bien public. Les pigeons propagent des maladies, ainsi que le renard, vecteur de rage et déchinococcose ».
Grossiers mensonges qui ne cachent quune rage : celle de tuer.
Les pigeons ne propagent pas de maladies et léchinococcose tue infiniment moins dhumains que la chasse
Piètre propagande, car la chasse loisir, la corrida, lélevage concentrationnaire ne soulagent en rien les misères humaines.
Oui, la Nature menace gravement lhomme mais de nos jours, uniquement par sa mort provoquée.
Oui, les animaux non-humains menacent lhomme mais uniquement en ce quils lui servent dentraînements à linstinct de violence. Celui qui apprend à égorger la bête, égorgera sans frémir son ennemi du jour et celui qui joue de larme à feu contre la faune en usera aisément contre autrui. Culturellement, il y a des façons de tuer que des sociétés humaines appliquent tant aux animaux quà leurs adversaires humains. Ce ne sont point des « arts de vivre » mais des arts de tuer, des accoutumances au meurtre.
Lagressivité des lobbies contre Nature à lencontre des écologistes protecteurs des animaux répond à une évolution fondamentale de la protection animale.
Depuis le milieu du 19ème siècle, cette protection, bénéficiant surtout aux chevaux, aux chiens et chats, sapparentait à une charité apitoyée, à des uvres de bienfaisances dont les diverses SPA furent les actrices.
Désormais, la pensée philosophique et politique sempare du sujet.
Les divers Fronts de Libération animale par le monde ne mendient plus la charité pour les autres espèces mais en appellent à la justice.
Naguère, en protégeant lanimal de compagnie, le législateur préservait davantage la sensibilité humaine face aux actes de cruauté, que lanimal lui-même.
La contestation contemporaine des actes de cruautés et de maltraitances se fait au nom de léthique et va à la racine des maux que lhumain, en cours dhominisation, inflige au vivant.
Des écoles de pensées multiples proposent
Une rupture avec un anthropocentrisme absurde, lespèce humaine nétant en rien figée et étant appelée à subir, comme toutes les formes de vies, une évolution inéluctable.
La compassion, à linstar de son antipode, le mépris de la vie, ne se divisent pas.
Le plus fondamental défi éthique du temps gît dans ce combat pour un changement radical du rapport de lhumain avec lêtre sensible non humain et avec la Nature.
Les lobbies pourront-ils longtemps encore escamoter le débat sous linvective et les accusations farfelues.
Lopinion publique prend conscience, trop lentement sans doute mais inexorablement, de lampleur du crime que lespèce commet à lencontre du vivant.
La chape de silence, laltération des données du débat nopéreront pas toujours et il apparaîtra aussi évident aux humains de demain quil fallait abolir la chasse, la corrida, les actes de cruauté et de mépris envers lanimal, comme apparut hier linjustice de lesclavage.
Spécisme, racisme, sexisme obéissent à la même perversion de lintelligence, à savoir, la négation de lautre.
Faut-il reconnaître des droits à lanimal non humain ?
Lanimal non-humain ne revendique aucun autre droit que celui de vivre dans le respect de ses exigences physiologiques.
La supériorité cognitive de lhomme lui confère en revanche un devoir envers les autres formes de vies.
Puisque lhumain est devenu omniprésent sur la planète et omnipotent par sa technique, il doit se muer en protecteur bienveillant, empathique, attentif à respecter le vivant qui lui est désormais confié.
Ce devoir éthique implique une modification des relations des êtres entre eux, au sein de lespèce humaine.
Malgré les belles intentions affichées par lensemble des idéologies dantan, lhomme fut au cours de son histoire bien pire quun loup pour lhomme, car cette comparaison serait insultante pour les loups. Il fut le plus grand tueur dhommes et aujourdhui encore, le plus exploiteur de ses semblables.
Cest que les vieilles idéologies préconisaient la concurrence, la compétition, la domination, la conquête, au lieu de promouvoir la solidarité, la générosité, le souci dautrui.
En cela, la révolution écologiste est prometteuse pour lhomme dune société moins cruelle, moins âpre, une société où la qualité de la vie prévaut sur laccaparement et la dilapidation de tout.
Ces vieilles idéologies théocentristes et anthropocentristes plaçèrent longtemps la planète terre au centre de lunivers et lhomme au centre du grand tout.
Or, il ny a pas de centre, ni la terre, ni lhumain nintéressent lunivers.
La seule certitude est que la vie existe ici et maintenant et quelle vaut bien la peine dêtre défendue, aimée, protégée tant dans sa diversité que dans les individus qui la composent.
Il ny a pas dopposition entre lhumain et le non-humain mais un besoin de réconciliation et délargissement du cercle de lempathie.
Cet élargissement nest jamais que la constante de la civilisation.
Il y eut la famille, le clan, la tribu, la cité, la nation, la race, puis lhumanité entière. Le temps est venu dintégrer la biosphère dans le champ de lempathie et de la reconnaissance.
Tel est le sens de notre combat didées et de valeurs.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE
--
http://www.antichasse.com/
« Il vient une heure où protester ne suffit plus, Après la philosophie il faut laction, la vive force achève ce que lidée a ébauché"
Victor Hugo
http://www.actuanimaux.com/